Entretien de Bernard Clerfayt accordé à La Libre

Extrait de presse
Extrait de presse, La Libre : "Bruxelles est la région qui améliore le plus son taux d’emploi, on dépasse la Wallonie"

Extraits de l'entretien accordé à La Libre par Bernard Clerfayt

Adrien de Marneffe : Le MR, […] réclame un audit d’Actiris, pointant des dysfonctionnements dans les politiques d’emploi, la Région bruxelloise ayant le plus bas taux d’emploi du pays.

[…] Ils n’ont aucune proposition, aucun projet. Et les chiffres qu’ils citent sont faux (NdlR, le MR cite un taux d’emploi de 62 %, il est de 65,7 % selon les chiffres de Statbel de juin 2022) . C’est du Bruxelles bashing.

(À propos des chiffres du chômage élevés)

[…] Il y a des raisons objectives qui expliquent le taux bruxellois, qui est fonction du niveau de formation. […] Or, Bruxelles concentre plus de gens qui ont une faible formation et plus de gens qui viennent de l’étranger

[…] les taux d’emploi de 75 % dans le Brabant flamand et wallon sont-ils dus aux Wallons et aux Flamands ? Non, ils sont dus à la dynamique économique de Bruxelles.

[…] Entre janvier 2019 et juin 2022, Bruxelles passe de 60 à 65,7 % de taux d’emploi, la Flandre de 74 à 75,8 % et la Wallonie passe de 65,6 % à 62,7 % (NdlR, 65,2 % selon le Forem) . On peut critiquer Bruxelles. Mais notre taux vient de dépasser celui de la Wallonie. Des trois régions, c’est Bruxelles qui améliore le mieux sa situation. Mais ce n’est pas pour ça qu’on s’en satisfait.

Le MR veut limiter le chômage à 2 ans. C’est la proposition de Bouchez. Une bonne idée ?

[…] Un économiste belge, Bart Cockx, a publié une étude qui montre qu’exclure les gens n’active pas les chômeurs de longue durée. Si vous retirez à quelqu’un qui est vraiment découragé son allocation de chômage et que vous l’envoyez au minimex, il n’y aura pas d’impact sur son activation. […] Le vrai enjeu porte sur l’adéquation des compétences et du marché du travail.

C’est dans cette logique que vous prévoyez une obligation de formation ?

Oui. On souhaite une mise en œuvre à partir de septembre 2023. L’objectif, c’est qu’Actiris, l’office bruxellois de l’emploi, dresse pour chaque demandeur d’emploi un bilan de compétences, de connaissances linguistiques et numériques. Au bout d’un an sans avoir trouvé d’emploi, il y aura une obligation de formation. […]

En matière d’emploi, la discrimination est un thème central à Bruxelles.

[…] En fait, nous avons beaucoup des gens qui ont des compétences mais pas le titre, parce qu’ils
n’ont pas l’équivalence et viennent de l’étranger. Or, 38 % de l’emploi à Bruxelles se trouve dans le secteur public, pour 22 % en Flandre et 33 % en Région wallonne. Pour avoir accès à ces emplois, il faut un diplôme. Le secteur public est donc le plus discriminant qui soit. Je plaiderai pour que dans la fonction publique, on accorde moins d’importance au niveau formel et plus aux compétences. […]