Crise du logement : Cessons les solutions populistes et attaquons-nous au problème de fond avec des solutions concrètes et durables !

Communiqué de presse

Dans La Libre de ce jour, la secrétaire d’Etat bruxelloise au Logement déclare qu’il y a un manque de logements abordables en Région bruxelloise et qu’il faut donc non seulement construire du logement social mais aussi s’attaquer au prix du marché.

Sur le constat, DéFI ne dit pas autre chose : il y a une crise du logement abordable en Région bruxelloise depuis 30 ans. Sur la méthode, DéFI veut des réformes structurelles, sur le long terme, qui s’attaquent au problème de fond : la rareté des logements confortables et abordables alors que la population bruxelloise explose (+20% en 20 ans). Comment ? 5 pistes sont avancées

Bloquer ou limiter l’indexation des logements ? Une fausse bonne idée !

En limitant l’indexation des loyers, on ne contribue pas à résoudre la tendance de fond : rareté des logements abordables. D’ailleurs, une étude de l’OCDE rappelle que « une réglementation stricte du marché locatif entrave la construction de logements neufs ». Les politiques de blocage des loyers font plaisir aux locataires à court terme mais ont un impact négatif sur le long terme en décourageant plus encore la construction de nouveaux logements et la rénovation du parc locatif ancien. Le privé ne voulant alors plus investir dans la construction de nouveaux projets immobiliers.

Soulager les locataires à court terme pour mieux les assommer à moyen et long terme ? DéFI dit non et pense aux générations futures !

Encourager la construction de logements

Pour faire baisser les loyers et réduire la rareté des logements, il faut plus de logements. Entre 2004 et 2014, on délivrait des permis pour plus de 2.700 logements par an. Or depuis 2014, on a diminué ce chiffre par 3 pour atteindre péniblement 700 permis.  Nous assistons donc à une diminution du nombre de nouveaux logements alors que la demande est de plus en plus importante.

  • Elaborer la charte de promotion immobilière afin d’élaborer un cadre réglementaire clair qui soutient la production de logements neufs. L’Accord de Majorité indique qu’elle devait être rédigée dans la première année de l’installation du gouvernement.
  • Améliorer, accélérer et fluidifier les demandes de permis. Aujourd’hui, le délai d’obtention d’un permis de bâtir en Région bruxelloise est le double de celui de la Flandre. La réforme du Cobat et du RRU en chantier doit permettre d’atteindre cet objectif.
  • Publier la liste des terrains à bâtir

Elargir les solutions de la politique sociale du logement

Le spending review Logement, qui sera présenté au Parlement bruxellois la semaine prochaine, dit clairement que la construction de logements sociaux ne réduira pas la liste d’attente à Bruxelles. Il précise d’ailleurs que la Région bruxelloise devrait plutôt miser sur la socialisation des logements publics communaux et sur l’élargissement de l’allocation-loyer. Enfin, l’étude menée revient sur l’inégalité de traitement flagrante entre les ménages bénéficiant d’un logement social et ceux qui, avec les mêmes conditions de revenus, doivent se loger dans le marché locatif privé à un prix nettement plus élevé.

Soutenir plus largement les Agences immobilières sociales (AIS)

Via une AIS, un propriétaire privé met son bien en location pour une période de 9 ans à un loyer très abordable (en général 30% moins cher, mais parfois jusqu’à 40%) et bénéficie en échange d’une gestion locative complète assurée par l’AIS, ainsi que d’avantages fiscaux et financiers comme l’exonération du précompte immobilier. Cela permet ainsi aux Bruxellois de bénéficier de logements privés à loyers modérés. Il faut renforcer ce mécanisme afin que plus de propriétaires y aient recours au bénéfice de Bruxellois moins aisés.

Une allocation-loyer accessible au plus grand nombre

Le loyer privé moyen en Région bruxelloise est de 900€ contre 350€ pour les logements sociaux. 40.000 ménages bénéficient donc d’une intervention publique de plus de 500€ pour se loger alors que les 50.000 familles en attente d’un logement social n’ont rien ! Voilà pourquoi l’allocation-loyer, c’est important. Par ailleurs, il faudrait élargir et assouplir les conditions pour en faire bénéficier un plus grand nombre, soit toutes les familles inscrites en liste d’attente de logement social.

« La crise du logement n’est pas neuve. Cela fait des années que nous sommes tous d’accord sur le constat : pas assez de logements confortables et abordables en Région bruxelloise. Mais force est de constater que la méthode ne fonctionne pas. Cessons les propositions populistes et attaquons-nous durablement au problème. Nous devons mener des politiques plus efficaces pour aider tous ceux qui en ont besoin dans le respect de la DPR. DéFI est prêt à poursuivre ce débat », déclarent Joëlle Maison, députée bruxelloise et Bernard Clerfayt, Ministre bruxellois.