Limitation de l'indexation des loyers : «nous voulons une politique à long terme pour résoudre les problèmes»
Le Ministre Bernard Clerfayt s’est opposé à l’intention de la Secrétaire d’État au logement de proposer une limitation de l’indexation des loyers en Région bruxelloise. Sur le plateau d’RTL-INFO, dans le cadre du magazine « C’est pas tous les jours dimanche », il explique pourquoi cette limitation à 2% serait une mauvaise bonne idée, et quels en seraient les effets néfastes pour les locataires. Voici l’essentiel de son propos :
« En Belgique, la protection contre l’inflation, c’est l’indexation automatique. On est un des rares pays qui avons ce joyaux qui protège le citoyen : l’indexation automatique des revenus, des salaires, des allocation sociales, des pensions etc.
[…] Il y a une difficulté pour une partie des allocataires, les locataires les plus pauvres, les plus précaires. […] Mais il n’y pas de raison de limiter l’indexation des locataires aisés : pour un eurocrate ou un chef d’entreprise à Bruxelles qui aura un salaire indexé, limiter l’indexation de son loyer, cela n’a pas beaucoup de sens. Par contre, il faut aider les locataires les plus précaires. Il faut des mécanismes qui les aident spécifiquement. Nous proposons l’extension de l’allocation loyer pour une partie importante des locataires en Région bruxelloise. Il y a d’autres formules que nous pouvons mettre en œuvre.
Le blocage des loyers a un effet inégal sur l’ensemble des locataires. Celui qui a un grand loyer va avoir un grand bénéfice du blocage et celui qui a un petit loyer un petit bénéfice. On aide donc plus les plus riches que les plus pauvres ! L’indexation n’est donc pas une mesure adaptée aux réalités que nous connaissons.
Toutes les études montrent que chaque fois que l’on limite la croissance des loyers ou que l’on bloque les loyers, cela a peut-être un effet à court terme pour les locataires qui en seraient heureux, cela paraît très populaire, mais à moyen terme, cela détruit la création de logements supplémentaires. Et ce sont les locataires les plus précaires qui en seront les victimes du fait qu’il y aura une raréfaction des logements. C’est parce que les logements sont trop rares à Bruxelles qu’ils sont trop chers. Depuis trop longtemps déjà, on ne construit pas assez de logement à Bruxelles, les chiffres sont en baisse. La limitation de l’indexation des loyers aurait un impact sympathique à court terme et désastreux à long terme. […] Nous voulons une politique à long terme pour résoudre les problèmes. »